Ce n’est pas une injonction à laquelle, confrontée une première fois, une personnalité quelle, qu’elle soit, commence par acquiescer volontiers. Pour autant toute personne peut s’y résoudre, introduite à ce principe avec amour. L’amour d’une mère ou du tuteur significatif préférentiellement pour un enfant, est sans doute le plus irrésistible atout pédagogique. Par ailleurs, si l’enfant par des voies uniques, est le plus souvent conduit à s’y résoudre pour grandir ; bon an mal an, il finit toujours par être grand. A ce moment, son autonomie s’articule de manière bien autre, “désidéalisée”, dans un autre rapport à cet amour de jadis sous l’effet de quoi il s’est résolu à apprendre à faire par soi-même. Le complexe de castration est le nom emblématique ; freudien, sous lequel on identifie l’effet de ce savoir sanctionnant le passage de la relative “insouciance” infantile à la période de latence. Il dote, en principe, chaque enfant de l’aptitude à réfréner les plaisirs immédiatement accessibles, mais quelque peu, indus ; à leur substituer les moyens médiats, détournés mais requérant inventivité, imaginaire et travail pour reconstituer ses propres voies et objets plaisants.
S. Raymond Aïgba