Psychologie de l’enfant

“Et pourquoi il ne crie pas, mon enfant ! ” Il y avait dans cette exclamation une telle surprise, un tel regret, une telle revendication, que nous restions sidérés. Tant il est entendu qu’il “faut” que l’enfant crie. Tant “naissance et souffrance” sont inconsciemment unies dans l’esprit.

Leboyer F. (1974), Pour une naissance sans violence

Les enfants, entendrez-vous murmurer en tous lieux où ils font l’objet d’études savantes, sont des experts en développement. Que pourrait bien traduire une telle affirmation que se garderait bien de mettre en doute, ainsi formulée, le plus éminent des spécialistes en sciences humaines ? Comme toute assertion générale ; les philosophes diraient abstraite, elle n’est ni vraie, ni fausse. Elle fait juste de l’enfant un objet d’intérêt pas banal, un objet à propos duquel le questionnement n’est jamais fini. L’enfant n’est jamais assez ou trop connu. Il questionne de manière toujours réactualisée, la perception qu’en ont ses parents celle qu’en a la société et la communauté des scientifiques qui y voient un objet d’étude et de connaissances. Les questions qu’il peut poser ne sont pas commodes et parfois pas confortables ; c’est tout ce qui en fait un précieux objet d’étude pour cette dynamique, non moins complexe dite “le développement”.

L’enfant est un miroir

Le développement de l’enfant, quand l’environnement s’y prête et sauf cas de maladies, semble de faire tout seul. On dit qu’une vielle pratique traditionnelle des femmes africaines consistait, lorsqu’elles étaient enceintes, à parler quand elles le pouvaient à leur bébé en se massant le ventre avant sa naissance. Cette pratique coutumière instituait l’espace d’un échange de la mère au bébé qui introduisait déjà dans son monde un être à venir comme autre à part entière à qui la mère pouvait confier ses préoccupations, attentes, doutes, lassitudes et parfois mêmes quelques remontrances quand, in utero, s’il se montrait trop agité ; Cf. par exemple Rajaonah H. dans un article de 1979 intitulé : « Réflexion sur l’éducation en Afrique ». On sait que les données actuelles issues des expériences prénatales répondent par l’affirmative à la question des aptitudes, dès la phase fœtale et sitôt que ses organes percepteurs sont fonctionnels, de l’enfant à naître à percevoir les sons environnants. L’enfant reconnaît ainsi la voix des futurs parents et notamment de sa mère qui peut avoir, sur lui, un effet apaisant et rassurant. Les autres sons et bruits entendus in utero pourraient aussi avoir le même effet ; pensons notamment à la voix du père et à tous les sons qui peuvent durablement entourer la mère.

Les questionnements sur les dispositions favorables à l’éducation et à l’évolution de l’enfant ont pu se structurer et se focaliser sur le moment de la naissance, comme moment à partir duquel la vie commence. Pour l’enfant dans le jeu des interactions interpersonnelles cela fait sens. Mais en réalité, pour ce qu’il faut des processus environnementaux, relationnels, psychologiques et leurs complexes dynamiques ; il ne fait plus de doute que la venue de l’enfant se prépare dès avant sa naissance. Ainsi, l’enfant parlé avant la naissance et notamment désiré n’abordera pas la vie, ses surprises et épreuves de la même manière que l’enfant qui vient, comme un accident, de parents moins préparés à l’accueillir ou qui ne le désirent pas vraiment. L’enfant expert en développement s’il en est, est davantage cet enfant qui peut donner libre cours à ses apprentissages moteurs, cognitifs et affectifs dans un concon apaisant, ledit cocon eût-il à connaître, par moments, des phases plus conflictuelles et ombrageuses.

L’enfant de infans : celui qui ne parle pas, du moins à la naissance et doit en faire l’apprentissage long et progressif, naît néanmoins déjà communicant devrait-il l’être à son insu. Ici, tout particulièrement dans les premiers instants de sa vie, c’est à l’effort d’ouvrir grand nos yeux et notre cœur pour lui, plutôt que pour nous que nous invite, dans un petit ouvrage Leboyer dans Pour une naissance sans violence. Que ressent l’enfant pendant sa naissance, se pourrait-il pas que dès ce moment inaugural de sa vie, le personnel médical impliqué dans l’accouchement soit déjà dans une disposition plus apaisante de l’être qui vient ? Suffit-il d’avoir conjuré la malédiction qui promettait à la mère d’enfanter dans la douleur ? Et si avant la lourde charge qui incombera aux parents d’élever à sa vie un être avec le tempérament qui sera le sien, dès la venue au monde on épargnait à celui-ci toute souffrance inutile ? Il est intéressant de voir toutes ces questions germer chez un spécialiste obstétricien et les réponses simples mais non moins surprenantes qu’il y apporte. Mais ne nous égarons pas trop sur ce couple thématique aussi glissant et vaste que l’enfant et son développement. Il faut dire qu’il se prête à d’infinies associations et rapprochements. Qu’importerait-il de retenir pour des parents occupés à veiller jours après jours au développement harmonieux, disons acceptable de leur enfant ?

D’abord, qu’une fois l’enfant accueilli, qu’il faudra dès son expression précoce, se faire à une nouvelle personnalité et à ses modes expressifs singuliers dont la mère (mais pas seulement) pourrait être la première à déchiffrer les codes étranges. En effet, si les grandes étapes successives du développement affectif et cognitif nous semblent aujourd’hui connues, il devient de plus en plus manifeste que chaque enfant les aborde à sa manière, parfois sautant ou traversant à toute hâte une phase après avoir créé quelques frayeurs aux proches inquiets de qu’il ou elle tarde à parler, à marcher ou à être propre. Que dire des rythmes de vies imposés par la vie active de parents trop occupés à des journées de labeurs et des ajustements à trouver pour respecter ces temps nécessaires aux jeux de l’enfant, ou aux besoins du bébé ? L’accès à la parentalité, avec ce que ce statut charrie de représentations – parfois datées – pour de nouveaux parents aux projections professionnelles davantage incertaines, permet-il toujours la réalisation du cocon apaisant souhaitable ?…En réalité, il semble que ni les modèles théoriques, souvent idéaux, ni les psys, eux-mêmes, pris dans leurs impératifs et les limites de leur contingences humaines, ne peuvent adéquatement répondre à ces questions sans la participation parentale pour chaque enfant ; Il ressort par ailleurs que, les parent parfaits, pas plus que l’enfant seul expert de son développement n’existent. Mais que tout cela mis ensemble, chaque intelligence confiante dans l’autre, suffisent à chaque situation à trouver voire à réinventer les voies développementales possibles.

Quelques outils de la psychologie de l’enfant

  • Observations
  • Entretiens assistés du ou des parents (tuteur)
  • Tests projectifs, de personnalité, d’efficience
  • Jeux
  • Dessins
  • Productions narratives
Remarque : Le psychologue, en toute transparence avec ses clients, se réserve le droit de faire usage de toute technique et/ou outil à sa disposition et susceptible de l’aider à accomplir son dessein dans le respect du code de déontologie.

Demandez votre consultation

Réservez votre séance directement sur prendreunrendezvous.fr