Dispositif SPE (Santé Psy Etudiant)

[…] ce n’est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain. Adieu donc ; de Montaigne, ce premier de mars mille cinq cent quatre-vingt

Montaigne P. de (1580 – Arléa 2002), Les Essais

Etudiante, étudiant ;

Je te prie de m’excuser si tu aurais préféré la distance formelle du vouvoiement, toi et moi savons que cet usage convenu en lieux appropriés, ne prémunit aucunement de faire l’objet d’un mépris des plus rongeurs n’est-ce pas ? Mais ce n’est pas notre sujet.
Tu disposes actuellement d’un dispositif dont tu pourrais te saisir, si tu veux. Il est taillé de telle façon que toi et moi trouverons beaucoup à en redire. Mais passé le moment de l’indignation, dont nous aimons nous faire les fiers et utiles portevoix, et vu que nous sommes loin de pouvoir changer la marche du monde – qui le peut réellement ? –, il ne nous reste qu’à nous faire une raison et partir de l’existant nôtre. Un peu de recul nous permet de réaliser qu’il n’est pas totalement vain malgré une fin du monde annoncée, sinon redoutée et crainte… Une conscience s’approprie son monde et c’est heureux. La question peut être ensuite de savoir comment elle se l’approprie, et là il y a besoin de souplesse,  d’agilité ; parole de psy ! La fin du monde, la guerre, l’injustice, un détestable ou malheureux autre c’est triste et tout ce que l’on veut certes…

Mais moi là-dedans, je fais quoi du coup ?

Pas besoin de jouer les héros si l’on ne s’en sent pas l’étoffe, juste de l’ensemble des possibles pour soi, agir à ce qui nous meut et tant que ça le fait. Attendre quand ça ne le fait plus, apprendre à ce que ce soit autre chose qui le fasse. Tout n‘est pas toujours possible à tous les moments ? Chercher de soi comment déjouer les évidences, tromper l’ennui à moindre coût possible pour soi et les autres, accepter l’épreuve, même sans l’approuver en attendant de la renverser ou aider à le faire… En l’occurrence la limite pourrait bien n’être que celle de ton imagination. Et si en bout de course, il te semble que tu doives ployer, relâcher, décompenser ou que ne sais-je, dis-toi que ça arrive et réalise ce à quoi t’es parvenu envers d’autres qui ont comptés sur toi, sois-en fier et ça aussi c’était toi. Bien… Nous n’en sommes pas encore là n’est-ce pas ? Et il y a encore des “agirs” à mettre à ton compte.

Si tu as la tête à rien, une attention qui ne gamberge pas trop et la patience de lire, tu es encore “un privilégié” de la nature en voie d’extinction d’entre les tiens, pourquoi ne pas commencer par une lecture sur le monde et ses possibles ? Je te suggère, au choix, des lectures qui m’ont le plus marquées quand j’étais étudiant avec mes questions sur le monde : Le dérèglement du monde d’Amin Maalouf ; Le vieil homme et la mer, un classique littéraire d’Ernest Hemingway et Les principes élémentaires de la philosophie de Georges Politzer ; un fervent esprit de son époque qui savait défendre, pour de vrai, un idéal. Concernant ce dernier ouvrage, un petit avertissement s’impose certainement. Si jamais tu t’y collais, tu y trouveras exposées avec une simplicité aujourd’hui perdue ou trop émoussée, des idées qui pourraient bousculer les tiennes. Ce pourrait être l’intérêt de l’exercice que de côtoyer ces idées sans en être effaré. A ce propos derechef, Coelho (1994) dans Maktub, a le secret de ces idées qui effraient certaines consciences – voir ci-dessous. Si de tout cela, il te vient l’envie de parler, si tu penses pouvoir y trouver des réponses pour toi, alors viens me voir dans mon local à Villeneuve d’Ascq avec une ordonnance, soit du SUMPPS de l’université ou de ton médecin traitant. S’il est certain que je ne pourrais répondre à toutes tes préoccupations, ça pourrait t’aider à y voir plus clair qu’on en discute… Tu serais aussi libre de trouver pareille affaire futile, si tu en décides ainsi ce serait aussi bien ton “agir” auquel il serait souhaitable que tu fasses suivre un autre.

Adieu donc.

« Le disciple dit à son maître :

“J’ai passé une grande partie de la journée à penser à des choses auxquelles je ne devrais pas penser, à désirer des choses que je ne devrais pas désirer, à caresser des projets que je ne devrais pas caresser.”

Le maître proposa à son disciple une promenade dans la forêt derrière chez lui. En chemin, il lui désigna du doigt une plante et lui demanda s’il en connaissait le nom.

“La belladone, répondit le disciple. Elle peut tuer celui qui en mange les feuilles.

-Elle ne peut pas tuer celui qui se contente de l’observer, répliqua le maître. De même, les désirs négatifs ne peuvent vous causer aucun mal si vous ne vous laissez pas séduire par eux.” »

Quelques outils et stratégies dans le cadre du dispositif SPE

  • Ecoute et reformulations
  • Validations

  • Restauration de l’estime de soi

  • Régulation des émotions

  • Langage métaphorique

  • Utilisation humoristiques…

Remarque : Le psychologue, en toute transparence avec ses clients, se réserve le droit de faire usage de toute technique et/ou outil à sa disposition et susceptible de l’aider à accomplir son dessein dans le respect du code de déontologie.

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