Psychologie de l’adolescent

Allons, ne te décourage pas, mon fils. C’est déjà quelque chose, à ton âge, d’être en avance sur son époque. Alexandre et toi avez bien travaillé. Espérons que plus tard, dit-il, ces belles promesses de l’enfance printanière ne s’évanouiront pas dans les séductions de la chasse… 

Lewis R. (1960- trad. Actes Sud,1990), Pourquoi j’ai mangé mon père

C’est ainsi que dans ce drôle d’ouvrage du sociologue anglais Roy Lewis, le père de la horde primitive ; cet Édouard, intrépide pithécanthrope, découvreur du feu… et, à son heure pédagogue, réconforte son plus jeune fils William à la suite d’un revers. Revers cinglant dans la mise en application d’une idée nouvelle, dont Édouard entrevoit, mais très confusément, l’avantage sélectif et donc évolutif. Mais les pithécanthropes, notamment ceux ici en question et nous étant rendus familiers par l’imaginaire de Lewis, ont encore du chemin à faire puis ne sont pas encore tout à fait humains… Le portrait qu’en dresse Lewis en revanche est pour nous. Édouard réduit à soutenir un rêve d’enfant dit “hystérique” n’est-il pas déjà confiant en la diversité insondable des ajustements par quoi, les enfants perdant en naïveté n’apprennent pas moins souvent à réaliser leurs rêves ?

Des termes salvateurs

Il faut toujours se confronter à une limite, éprouver le sentiment douloureux et insatisfaisant d’une fin pour apprendre et grandir. Cette expérience est à vrai dire salvatrice quand, par de nombreuses expériences répétées progressivement et graduellement elle se fait sans douleurs insurmontables. A cet égard, sauf cas exceptionnels ou situations accidentelles dont la nature peut aussi hélas, entretenir quelques occurrences ; le cours le plus répandu des processus vitaux permet ces expériences progressives et graduelles propices aux apprentissages sans douleurs, sinon les moins douloureux possibles. Les processus développementaux sont complexes et toujours actualisés en fonction des jeux d’interaction entre les individus, leur environnement et l’histoire évolutive de ce jeu interactif. La société en sa dynamique productive et agissante, est un aspect particulièrement important chez les humains dans le jeu relationnel de l’individu à l’environnement puis dans l’histoire évolutive de ce même jeu. Sans rentrer dans le détail des diverses sociétés humaines, des histoires complexes qu’elles ont chacune léguées à leurs postérités ; il est manifeste que l’enfant arrivé dans de telles sagas ait à déployer un tel effort de présence à un monde si escarpé pour lui que sans la disponibilité des adultes, pour soutenir ses premiers instants de vie, il est battu d’avance…

Heureusement, toutes les sociétés disposent du génie culturel apte à répondre adéquatement aux besoins de leurs enfants. Cela commence, presque toujours et simplement par se tramer dans le cadre intime et minimaliste qu’instaure le rapport à la mère puis aux parents disponibles. L’enfant commence par y faire l’expérience, étrange, d’une vulnérabilité à laquelle est finalement toujours apportée une réponse apaisante. La découverte de la position d’altérité de la mère par une meilleure perception des limites de son propre organisme, arrive aussi assez tard pour que l’enfant ait déjà appris à compter sur les ressources sécurisantes de son attachement à sa mère puis ses proches ; bien que ceux-ci soient, en réalité, autres et puissent partir et venir. L’enfance suit son cours par une série graduelle de tels apprentissages qui permettent à plusieurs niveaux : de se réjouir de nouvelles acquisitions, que l’on prend plaisir à exprimer et montrer ; de réaliser qu’on ne sait pas encore faire ceci ou cela, mais ce n’est pas grave puisque tel ou tel pourrait aider à faire ; de patienter ou ajourner le temps de la réalisation de certains plaisirs immédiatement inaccessibles mais réalisables par d’autres médiations…

L’adolescence vient ensuite marquer un palier supplémentaire par de nouvelles transformations d’abord plus perceptibles dans le corps même. La perception des autres, notamment des parents jadis idéalisés, peut beaucoup être nuancée voire critiquée selon les spécificités des contextes. La question de l’identité personnelle se repose, parfois sur fond de nouvelles opportunités d’autonomies tandis que l’on reste encore sous tutelle parentale. A tous ces niveaux de construction de soi (organiques, socio-culturels, matériels…), la période de l’adolescence, pour chacun, réactive autant d’élans émancipateurs que de retenues liées à ce dont on se pense réellement capable par soi-même. L’accélération des voies d’émancipation dont les nouvelles technologies véhiculent des modèles idéaux, du moins exceptionnels voire factices ; le développement des nouveaux modes d’interactions toujours plus “dématérialisés“… concourent à davantage complexifier le travail lent et récursif de construction d’une identité personnelle partant de l’acception de ses forces et faiblesses, dotations et imperfections… L’adolescence, aujourd’hui, est donc de manière rénovée, la période de toutes les vulnérabilités, nourries aux doutes et multiples questionnements existentiels sur base d’un imaginaire éventuellement dopé à alterner entre le réel de l’ici et maintenant et son habillage virtuel. Dans des contextes difficiles, beaucoup de jeunes y perdent pied sans pouvoir se relever d’un pli comportemental exutoire ou exploratoire pour commencer, mais vite et insidieusement déjà une addiction ou un trouble du comportement voire de la conduite. Ce sont alors des déstabilisations de la vie familiale dont les parents peuvent autant être les premières cibles, victimes que spectateurs médusés et impuissants. Le suivi psychologique d’un adolescent peut s’avérer, selon les cas, si difficile que l’intervention préventive, aux premiers signes de dérives comportementales et des conduites semble plus efficace pour peu que le premier intéressé y consente et prenne activement sa part au travail du changement. En effet, très peu d’adolescents dont les situations sont préoccupantes du point de vue de l’entourage familial, par exemple, sont réellement demandeurs d’une prise en charge thérapeutique. Ici pourtant cette condition est encore moins banale, pour une aspiration à l’auto-détermination dont la crise d’adolescence n’est souvent que le cri ; parfois gauche et pénible certes, mais toujours en recherche de sens.

Quelques outils de la psychologie de l’adolescent

  • Entretiens assistés du ou des parents (tuteur)
  • Entretiens individuels
  • Tests projectifs, de personnalité, d’efficience
  • Exercices thérapeutiques
  • Jeux sociaux, de rôles
  • Régulation émotionnelle…
Remarque : Le psychologue, en toute transparence avec ses clients, se réserve le droit de faire usage de toute technique et/ou outil à sa disposition et susceptible de l’aider à accomplir son dessein dans le respect du code de déontologie.

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