Les Dépossédés

Jouer un rôle est, bien plus souvent que nous ne sommes portés à le percevoir, dangereusement, pathétiquement voire ridiculement risquer d’être soi-même joué par ledit rôle. De même nous voyons rarement, tant nous y sommes englués, que posséder quoi que ce soit c’est également en être possédé. On pourrait littéralement dire en être envoûté ou obnubilé. Ainsi considérons tout objet, toute relation, toute occupation et ; d’acteur par l’objet, dans et/ou par la relation, dans l’occupation, considérons plutôt à l’inverse que l’objet nous agisse, la relation nous subjugue et que l’occupation nous aliène…

A présent vous y êtes. Vous pouvez commencer à penser comment tout possédant, à quelque divers degré que ce soit, est déjà un “ possédé ”. Cela qu’il s’agisse de pouvoir, des armes ou autre. Mais alors, faudrait-il ne pas ou plus posséder quoi que ce soit, tels les oiseaux et autres animaux qui, de ne rien posséder semblent tout à fait libres ? Il y en a des comme ça parmi nous, qui passent pour marginaux voire des pauvres dépossédés. Mais à vrai dire cette problématique ne pose pas une question animale ou d’animaux autres qu’humains. C’est alors dans un autre système stellaire, chez les “ Cetiens ” qu’Ursula K. Le Guin (1929-2018), s’essaye à imaginer, à penser ce problème des possédants d’Urras auxquels pourraient répondre d’étranges voire “ dangereuses ” idées annaresties.

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S. Raymond Aïgba

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